Comment avez-vous commencé Quiz Meisters ?
"J'étais à l'université, j'étudiais la psychologie et le cinéma, quand des amis m'ont demandé si je voulais organiser une collecte de fonds. J'ai demandé à quelques amis musiciens de venir et de jouer ; nous avons improvisé et nous nous sommes beaucoup amusés. J'ai trouvé un emploi dans l'une des plus grandes entreprises de trivia où j'ai appris les ficelles du métier. J'ai voulu appliquer mon travail cinématographique au trivia, car personne ne l'avait fait auparavant ; nous avons commencé à réaliser ces segments vidéo et avons créé Quiz Meisters."
Avez-vous débarqué quelque part et dit : "Laissez-moi organiser un quiz" ?
"À peu près. J'avais 23 ans, j'ai fait le tour des bars cools que j'aimais bien, en disant "Je peux rendre vos soirées de semaine beaucoup plus agréables". Le premier bar où on est allé a dit oui."
A quel point peux-tu améliorer une soirée en semaine ?
"Cela varie évidemment d'un établissement à l'autre, en fonction du jour de la semaine où le trivia est organisé, du nombre de places assises, de la présence d'une cuisine, de camions de restauration ou s'ils brassent leurs propres bières, etc. Pour la plupart des établissements, nous avons transformé la soirée la plus calme de la semaine en soirée la plus animée, et ce, d'une semaine à l'autre."
"Nos plus grands établissements rapportent entre 5 000 et 7 000 dollars australiens (3 500 et 5 000 euros) par nuit, mais en général, le coût moyen d'un repas sur place et de 2 à 3 boissons par personne est pris en compte. La taille moyenne du public des trois premiers soirs est généralement doublée lors du dixième. C'est pourquoi nous tenons à ce que le démarrage soit fort, car si tout se passe comme prévu, vous aurez une salle pleine d'une semaine à l'autre au bout de 6 à 10 semaines."
Les réseaux sociaux sont-ils importants pour le succès d'une soirée trivia ?
"Nous constatons que beaucoup de bars, surtout les petits, ont des réseaux sociaux mais ne les comprennent pas vraiment. Nous savons qu'en amont de la soirée, il faut poster des messages trois ou quatre fois par semaine. Nous disposons d'une bibliothèque de ressources dans laquelle les bars peuvent puiser, et nous utilisons Active Campaign pour automatiser de nombreux process, de sorte que dès lors que les établissements nous rejoignent, ils bénéficient d'un programme de formation aux réseaux sociaux de huit semaines. Nous ne le faisons pas à leur place mais leur apprenons à le faire. Nous disons à nos établissements : notre responsabilité est de créer une marque avec laquelle les gens veulent interagir et qu'ils veulent suivre ; votre responsabilité est de vous approprier cette marque."
Comment savez-vous ce qui fonctionne ?
"Nous disposons d'un grand nombre de données. Nous recueillons le nombre de spectateurs de chaque spectacle et nous pouvons examiner ces données au niveau du lieu, de la ville ou de l'État pour voir quel est le pouls du public. Il y a une évolution constante, et il faut environ 10 à 15 semaines pour connaître les tendances de chaque lieu, mais quand on arrive à ce stade, on peut dire : "Hé, vous allez avoir un ralentissement ici. Alors lançons la promotion juste avant et essayons de stabiliser la situation"."
Ce soutien faisait-il partie du plan initial ?
"Nooooooon. Au départ, je me disais : "On va se pointer avec un micro et le faire." On fait ça depuis 18 ans, mais je me lasse facilement, alors j'ai commencé à approfondir le sujet."
Ça a l'air intense...
"Ce n'est pas vraiment une question de technologie ou de données - c'est la personnalité du spectacle que les salles achètent. Vous essayez de personnifier le pub, de faire en sorte que les clients puissent s'identifier à lui et avoir envie de le connaître. Le reste, c'est juste la méthode pour y arriver. Nous sommes intelligents et professionnels dans ce domaine, mais d'un autre côté, nous nous amusons beaucoup. Et si nous nous amusons, c'est pareil pour tout le monde. Vous voulez emmener les gens en voyage avec vous. C'est ce qui crée l'ambiance. Il s'agit d'une bonne narration, d'un sens de la découverte. À la fin de la soirée, vous voulez que les gens pensent : "C'était génial. Je veux en parler à mes amis - je veux les amener la prochaine fois." C'est à ce moment-là que vous créez une relation."
Le Covid a-t-il changé l'ambiance ?
"Nous avons vu beaucoup de bars de banlieue se porter très bien. De moins en moins de gens viennent dans les villes, donc les clubs de football et les lieux qui ont une vraie base communautaire sont devenus des endroits où les gens se retrouvent. De nombreuses brasseries artisanales ont connu un succès exceptionnel. Plus de la moitié de nos clients dans le Queensland sont des brasseries. Certaines sont très élégantes, d'autres donnent l'impression d'entrer dans le garage de quelqu'un, mais elles font salle comble parce que les propriétaires et les gérants ont créé une grande communauté. On peut avoir ces spectacles magiques où 140 personnes se présentent et où on recale les gens un lundi soir."
Donc les quiz créent une communauté ?
"C'est notre truc : amener les clients - et leurs amis. Les équipes sont parties-prenantes du spectacle, et les barmans deviennent des personnalités. Nous voulons créer une ambiance dans laquelle les amis forgent des liens."
On va au bar, qu'est-ce que vous prenez ?
"Je prendrai un Negroni !"
